La comédie romantique
en 10 films


Les fêtes de fin d’année sont la période parfaite pour regarder une comédie romantique sous son plaid, avec un thé ou un chocolat chaud pendant qu’il neige dehors. Pour profiter de cette période de fêtes comme il se doit, UniversCiné vous a concocté une sélection (totalement subjective) de romcoms de toutes les époques.

De la screwball comedy des origines à la romcom queer et inclusive, en passant par les incontournables, petit tour d’horizon de la comédie romantique en 10 films, qui retracent en filigrane l’évolution et les différentes directions prises par le genre au fil des années.


NEW-YORK-MIAMI, Frank Capra (1934)

Dès 1934, Frank Capra, encore peu connu, pose les bases du genre avec New York-Miami. Claudette Colbert y incarne une héritière en fuite pour épouser l’homme qu’elle aime, avant de faire la rencontre d’un journaliste (Clark Gable) qui va peut-être bouleverser ses plans... Film fondateur de la screwball comedy célébrant l’indépendance et l’auto-détermination de son personnage féminin, New York-Miami se joue du code Hays par ses dialogues à double-entente et ses situations impertinentes. Un bijou de comédie, premier film à remporter les 5 Oscars majeurs (Meilleur film, Meilleur scénario adapté, Meilleur réalisateur, Meilleur acteur et Meilleure actrice).   

NUITS BLANCHES A SEATTLE, Nora Ephron (1993) 

Second film de Nora Ephron, Nuits blanches à Seattle met en scène une journaliste de Baltimore qui, à la suite d’une émission de radio, tombe amoureuse à distance d’un jeune veuf récemment installé à Seattle. Grand nom de la romcom, Nora Ephron avait déjà écrit quelques années auparavant le mythique Quand Harry rencontre Sally de Rob Reiner, qui révéla Meg Ryan comme l’une des héroïnes du genre. La réalisatrice retrouve ici l’actrice, qu’elle met en scène face à Tom Hanks, cinq ans avant de réunir à nouveau les deux acteurs dans Vous avez un message. Un grand classique de la comédie romantique et un véritable hommage à Elle et lui de Leo McCarey, du chassé-croisé de ses personnages jusqu'à son final au sommet de l'Empire State Building.       

4 MARIAGES ET UN ENTERREMENT, Mike Newell (1994) 

Un des sommets de la comédie romantique et, plus largement, de la comédie britannique, écrit par Richard Curtis. Film choral devenu culte, 4 mariages et un enterrement dresse le portrait et suit les chassés croisés amoureux d’un groupe d’amis incarnés par Andie MacDowell, Kristin Scott Thomas, John Hannah et surtout, Hugh Grant. Élevé au rang de star par ce film, l’acteur deviendra le visage masculin de la comédie romantique britannique avec notamment Coup de foudre à Notting Hill (1999), Le Journal de Bridget Jones (2001) et Love Actually (2003), tous également écrits par Richard Curtis, scénariste de 4 mariages et un enterrement. Le film réussit à maintenir un équilibre entre les passages obligés de la romcom et une inversion des rôles genrés : Hugh Grant, maladroit et désarmé, enchaîne les gaffes tandis face à Andie MacDowell en séductrice détachée qui compte sur ses doigts ses 33 amants. Sans oublier le poème lu par le personnage de John Hannah lors de l’enterrement éponyme, donc les vers font toujours mouche et donnent au film une profondeur insoupçonnée : « Il était mon nord, mon sud, mon est et mon ouest… ».   

MEPRISE MULTIPLE, Kevin Smith (1997)   

De la bromance à la romance. Depuis son premier long métrage Clerks, Kevin Smith donne dans le film de potes déviant vers la comédie romantique, toujours articulée autour de ses personnages masculins. Dans Chasing Amy (Méprise multiple en VF), il met en scène Ben Affleck et Jason Lee dans le rôle de deux potes, créateurs d’une BD à succès et inséparables, jusqu’à ce que l’un d’eux tombe amoureux d’une jeune femme (Joey Lauren Adams) qui s’avère être lesbienne. Avec un regard plus féminin qu’il n’y parait, le réalisateur interroge les normes et la masculinité, au travers de discussions et scènes trash dont il a fait la marque de fabrique de ses comédies.      

CE QUE VEULENT LES FEMMES, Nancy Meyers (2000) 

Variation légèrement surnaturelle de la comédie romantique classique, Ce que veulent les femmes met en scène Mel Gibson dans le rôle d’un publicitaire misogyne qui se voit menacé par l’arrivée d’une femme (Helen Hunt) à la tête de son service – le poste qu’il briguait. À la suite d’un accident, celui-ci peut entendre les pensées des femmes autour de lui... Exploitant le potentiel comique de Mel Gibson tout en déconstruisant les préjugés du personnage et les clichés genrés, Ce que veulent les femmes place sa réalisatrice Nancy Meyers dans les grands noms du genre, qu’elle investira à nouveau avec The Holiday et Pas si simple. Un succès à la fois public et critique, dont le propos reste toujours aussi pertinent aujourd’hui.   

40 ANS TOUJOURS PUCEAU, Judd Apatow (2005) 

Le film de toutes les premières fois. Premier film réalisé par Judd Apatow, premier scénario et premier grand succès au cinéma pour Steve Carell, 40 ans toujours puceau raconte l’histoire d’Andy, qui n’a jamais vu le loup, et que ses collègues vont essayer de caser à tout prix. Au-delà du caractère explicite du titre et de certaines scènes, volontairement trash, le film incarne le pendant masculin de la comédie romantique, dont Judd Apatow devient le chantre dans les années 2000/2010 (En cloque, mode d’emploi, 40 ans mode d’emploi...). Une nouvelle direction et un regard masculin sur la romcom, avec des personnages d’hommes au bord de la crise de nerfs, dont Steve Carell est ici l’incarnation touchante.   

MES MEILLEURES AMIES, Paul Feig (2011) 

Si Judd Apatow a un temps infléchi la direction de la comédie romantique avec ses personnages et ses enjeux masculins, le réalisateur a également mis le pied à l’étrier de nombreuses femmes réalisatrices ou scénaristes. Avant de produire la série Girls de Lena Dunham ou de réaliser Crazy Amy, écrit et incarné par Amy Schumer, Judd Apatow a produit Mes Meilleures amies, réalisé par Paul Feig et écrit par Kristen Wiig. Malgré la mainmise du producteur et la touche trash Apatow, Mes meilleures amies est un mélange entre comédie romantique et film de potes au féminin, porté par Kristen Wigg, Rose Byrne, Melissa Mccarthy, Ellie Kemper et Maya Rudolph. Une manière pour les femmes de se réapproprier la comédie romantique et la comédie tout court.    

OBVIOUS CHILD, Gillian Robespierre (2014)   

Premier long métrage de la réalisatrice Gillian Robespierre, Obvious Child retourne les clichés du genre pour donner à la comédie romantique des enjeux contemporains. New Yorkaise trentenaire, Donna est comédienne de stand up et trouve sa principale source d’inspiration dans sa vie chaotique. Dans la lignée de la série de Lena Dunham, Girls ou de Frances Ha, Obvious Child pose frontalement la question de l’avortement avec légèreté, tendresse et humour trash, en mettant au centre les amitiés féminines et la relation mère-fille. Une comédie romantique moderne, qui offre enfin à Jenny Slate (hilarante Mona-Lisa Saperstein dans la série Parks and Recreation) un premier rôle à la mesure de son talent. 

FRAGILE, Emme Benestan (2021)   

Seul film français de notre sélection, le premier long métrage d’Emma Benestan joue habilement avec les codes de la comédie romantique. Ici, c’est le personnage masculin, Az (Yasin Houicha), jeune ostréiculteur, qui est quitté par son ex, actrice montante, après une demande en mariage ratée. Échoué sur son lit sous une montagne de chocolat, Az déprime et pleure toutes les larmes de son corps, incarnant un personnage masculin comme on en voit rarement. Sensible, émotif, en un mot : fragile. Autant film de potes que comédie romantique, Fragile interroge les codes genrés et la masculinité, sans pour autant oublier son personnage féminin incarné par la solaire Oulaya Amamra, actrice fétiche de la réalisatrice depuis son court métrage Belle Gueule.    

BROS, Nicholas Stoller (2022)    

Première romcom gay produite par un studio de premier plan (Universal), Bros est produit par Judd Apatow et réalisé par Nicholas Stoller, un habitué des comédies romantiques (Sans Sarah rien ne va, 5 ans de réflexion...). Co-écrit par Billy Eichner, le film passe par les étapes habituelles de la comédie romantique : deux célibataires se rencontrent, se perdent et se retrouvent – sans oublier le numéro musical final. Sauf qu’ici, il s’agit de deux hommes. Avec son humour parfois trash, Bros incarne l'ouverture au grand public de la comédie romantique queer, qui a enfin droit aux honneurs de la salle et rompt avec un cinéma plus confidentiel (The Watermelon Woman, Go Fish...) sans pour autant se fondre dans le mainstream, en affirmant et célébrant ses différences.


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