Hôtel

Envoutante... hypnose d'aquarium. Etrange étrangeté épuisée jusqu'à la corde. Au cordeau certes, de beaux plans, mais dans un espace ou tout est rectangle et couloir, le cadre est vite vu. Donc pour l'ensemble, minimalisme le plus extrême, disons à la limite de l'insolence et de la provocation. D'enquête? non point, des déambulations nonchalantes, des froncements de sourcils et une sono qui grésille dans l'ascenseur...Que d'efforts il faut alors faire pour croire que la tension monte, qu'il faut essayer d'avoir un petit frisson au moins une fois pendant l'heure, qu'on en aie un peu pour son billet...Hm. Nous avons mis de la bonne volonté, mais rien à faire, avec pour finalité une dernière scène à l'acmé du stupide ou du simple foutage de gueule, l'exercice reste nul. La référence à Kubrick? Oui mais bon... alors Lynch aussi, tant qu'à faire, et pourquoi pas Hanneke et..et et... . Bref comme les critiques le prouvent, du réchauffé d'effets subjectifs, une stylistique du cliché, un savoureux remix des meilleurs morceaux de.... Les symboles évoqués ici et là dans les articles...font sourire ou soupirer..les journalistes enfoncent des portes inexistantes qu'ils font peine à lire...Etant donné le niveau des références ou fils rouges proposés par ces spécialistes, Bois= Grimm, Couloir= Kubrick etc, on sent tout de même un peu de difficultés à défendre ce film, qui ne prétend pas à tant de ramifications et de thèmes tapageurs: Hormis un éloge du vide certainement involontaire, quoique très contemporain, sans épaisseur ni moindre frayeur, cet Hôtel est juste bien morne et nous aurions dû passer cette heure et demie de détente à regarder ailleurs.